Rationalisation de l’arrosage des espaces verts

Contexte :

L’eau est le principal constituant de la plante (plus de 80 %). Elle est nécessaire à son fonctionnement, permet la production de l’énergie nécessaire à la plante par photosynthèse et participe au transport d’éléments nutritifs depuis les racines jusqu’aux feuilles.

L’irrigation des espaces verts consiste en un apport artificiel d’eau aux plantes ou cultures, en complément aux précipitations naturelles, l’objectif est de compenser le stress hydrique en limitant l’impact sur les ressources en eau.

Types d’arrosage :

A ct effet, hormis l’arrosage gravitaire, deux types sont privilégiés, à savoir :

A/ L’irrigation par aspersion :

C’est la technique d’arrosage par laquelle l’eau est fournie aux plantes sous forme de technique d’irrigation par aspersion (pluie artificielle), grâce à l’utilisation d’asperseurs alimentés en eau sous pression qui pulvérisent l’eau en fines gouttelette.

                        Avantages                       Inconvénients
  Ne nécessite pas d’aménagement       préalable de la surface à irriguer     Dans des régions venteuses: pour des vents supérieurs à 4 ou 5 m/s l’homogénéité de l’arrosage est considérablement dégradée

   Disponible pour la culture de la totalité du terrain arrosable

Avec des eaux salées sur des Plantes au feuillage sensible au sel (risque de brûlure). Une atmosphère très sèche jointe à un rayonnement solaire intense aggrave ce risque.
   Réalise une économie d’eau importante par rapport aux méthodes gravitaires.  


Ce type d’irrigation par aspersion est valable pour tous les espaces.

B/ Irrigation localisée ou micro-irrigation :

Les caractéristiques de l’irrigation localisée se déclinent comme suit :

  • N’arrose qu’une fraction du sol,
  • Utilise de faibles doses sous de faibles pressions,
  • Met en œuvre des équipements fixes et légers,
  • Ne mouille pas le feuillage,
  • Convient bien à l’irrigation fertilisante,
  • Totalement indépendante des autres interventions sur la culture
  • Peut être contrôlée automatiquement.
                    Avantages                    Inconvénients
    Economie de l’eau : 50 à 70 % par rapport au gravitaire et 30 % par rapport à l’aspersion Risque d’obstruction des distributeurs
   Economie d’engrais : 20 à 50 %, Sensibilité des plantes en cas de rupture imprévisible de l’alimentation
  Augmentation du rendement : 20 à 40 %, Nécessité d’une main d’œuvre qualifiée pour la gestion de l’irrigation
  Economie d’énergie et de main d’œuvre,  
  Adaptation aux sols très légers et sols lourds  

 

Les types d’aménagement adaptés à ce type d’irrigation :

   •  Les linéaires de haies et arbustifs,

   •  Les plantes isolées : arbres, arbuste…,

   •  Les espaces de petite taille agrémentés de plantes individuelles.

Conception d’un système d'arrosage :

La conception d’un système d'arrosage intégré relève d'une démarche spécifique et suppose le respect d'une stricte chronologie :

  1. Examen du site

Il faut faire l'inventaire des contraintes suivantes :

  • Déterminer les limites exactes de l’espace à arroser et le voisinage ;
  • Repérer l’emplacement des constructions et des circulations ;
  • Déterminer la nature du végétal à arroser (gazon, arbustes, fleurs…) et le mode de plantation (haie, massif, rocaille…);
  • Repérer les obstacles éventuels pouvant contrarier le jet des arroseurs, ou être endommagés : arbres, équipements divers… ;
  • Indiquer la nature du terrain, sol et sous-sol (analyse de sol, sondages pour repérer la nature du sous-sol ou les obstacles éventuels, repérage des réseaux existants) ;
  • Effectuer un relevé topographique (les dénivelées ont une influence directe sur la pression) ;
  • Indiquer l’emplacement et la nature de la source (service d'eau, puits, étang, rivière) ;
  • Situer l’emplacement de l'alimentation électrique ;
  • Relever ou mesurer le débit et la pression disponibles au niveau de la source d’eau.

Le débit d’alimentation du réseau sous une pression peut être fourni suivant le type de branchement du réseau de canalisations à la source d’eau : robinet (cas de petit jardin), bouche ou prise d’alimentation contrôlée par un clapet, borne d’arrosage, réservoir surélevé, groupe de pompage, etc…

2. Le plan d'arrosage

  • Positionnement des arroseurs et des tuyères pour les gazons :

Ces appareils d’arrosage distribuent l’eau en cercle. Il conviendra donc de prévoir un recouvrement total des zones arrosées (portée : 6m pour les Tuyères et 6 m pour les Turbines et les arroseurs à batteur). Le jet ne devant pas dépasser les limites de la parcelle à arroser, les appareils seront d'abord positionnés dans les angles, ensuite on complète le milieu et il faut éviter de placer un arroseur à proximité d'arbres car celui-ci forme un obstacle.

  • Positionnement de la goutte à goutte pour les arbustes et bandes fleuries :

Ce système d’irrigation localisée est positionné soit en quadrillage, soit en boucles ou méandres et l’écartement entre les canalisations variera suivant les besoins en eau des plantes.

3.Détermination du nombre de secteurs :

Pour déterminer le nombre de secteurs, il faut diviser le débit total des arroseurs de même type par le débit disponible à la source. Chaque secteur ne doit comporter que des appareils ou systèmes à pluviométrie identique (arroseurs, tuyères, goutteurs…).

Les arbres d’alignement sont, quant à eux, généralement arrosés uniquement les trois premières années suivant la plantation (périodes dites de parachèvement et de confortement) afin d’assurer une bonne reprise du végétal et une bonne implantation dans son nouvel environnement dans le but d’acquérir une autonomie hydrique.

Ainsi, Il est essentiel d’adopter une démarche préalable de réduction des besoins d’irrigation, qui inclut différentes méthodes, telles que :

  • La gestion différenciée des espaces verts, limitant ou évitant l’arrosage selon le domaine d’utilisation ;
  • L’utilisation des espèces ou des variétés adaptées au climat sec, en évitant le gazon traditionnel. Les arbustes bien implantés (après 3 ans) ne nécessitent pas d’arrosage ;
  • Les pratiques améliorant la rétention de l’eau dans le sol : paillage, mulching, apport de matière organique ;
  • Les aménagements réduisant l’évapotranspiration des plantes en installant des haies brise-vent...,
  • Les techniques culturales favorisant l’infiltration de l’eau et le développement racinaire en profondeur (décompactage, tonte assez longue : garder une hauteur supérieure à 5 cm.…).

Une fois les besoins optimisés, il faut définir préalablement les volumes d’arrosage nécessaires en analysant la typologie de l’espace à irriguer, sa surface, le climat, l’évolution météo et les autres facteurs influents. L’arrosage est en effet souvent réalisé empiriquement, alors qu’il peut être géré rationnellement.